top of page

L’Anjou est une région historique et culturelle française, correspondant à l’ancienne province[1] du même nom et dont la capitale est Angers. Bien que le duché ait disparu, le terme « Anjou » est toujours utilisé pour définir le territoire de Maine-et-Loire[2],[3]. Le logo du département reprend le terme « Anjou »[4]. Le territoire de l'Anjou correspond à l’actuel département de Maine-et-Loire, ainsi qu'à plusieurs autres territoires intégrés dans diverses divisions administratives.

L'Anjou en tant qu'entité et territoire apparaît sous l'Antiquité avec le peuple des Andécaves. Leur territoire, centré sur Angers (alors Andegavum), correspond en partie aux limites du futur Maine-et-Loire. Occupé par les Romains, il se trouve plus tard au centre de plusieurs influences et rivalités, notamment entre les Francs et les Bretons. Devenu comté, il devient le cœur de l'Empire Plantagenêt, ou « empire angevin » au xiiie siècle. L'Anjou garde son indépendance face au pouvoir royal jusqu'en 1259, date du traité de Paris, qui le rattache à la couronne de France. Donné en apanage à la mort de Louis VIII de France, il est érigé en duché en 1360 puis définitivement rattaché au royaume de France en 1481.

Culturellement, l'Anjou est associé à son vignoble, aux châteaux de la Loire, au val de Loire, à ses matériaux de construction (ardoise et tuffeau) ainsi qu'à sa grande concentration de troglodytes. Le poète Joachim du Bellay a immortalisé l'Anjou dans son ouvrage Les Regrets, paru en 1558.

Le nom de la province provient du déterminant Andecavorum qui fait référence au peuple gaulois des Andecavii (Andécaves ou Andégaves), dont la cité était, sous l'Empire romainJuliomagus[5].

L'appellation actuelle de la province est issue de l'élément Andecavorum. La ville d'Angers est mentionnée au Moyen Âge sous les formes Andecava civitas au vie siècle et Andecavis en 769[6], Andegavis entre 861 et 882, Angieus en 1127, Angeus en 1205. On trouve une forme Angiers dès le xiie siècle[7].

L'évolution phonétique Andecavis en Angeus[8] est régulière et s'explique par la lénition des consonnes intervocaliques. Le -sfinal est celui de l'ablatif-locatif latin. La variante Andecavum explique le nom d'Anjou (in Andecavo en 797). Celui d'angevin est un dérivé semi-savant. Le doublet Angers, Anjou est tout à fait comparable à celui de PoitiersPoitou[9].

L'Anjou se divise traditionnellement en quatre régions naturelles : le Baugeois, le Haut-Anjou (ou le Segréen), les Mauges et le Saumurois. D’autres découpages en cinq régions naturelles existent reprenant les quatre précédentes à laquelle se rajoute une cinquième région plus petite centrée sur Angers ou suivant la vallée de la Loire de part en part du département[12].

Le Baugeois occupe la partie orientale de Maine-et-Loire, s'étendant sur sa partie nord-est. Ce territoire est délimité au sud par la vallée de l'Authion et celle de la Loire, et à l'ouest par la vallée de la Sarthe[13],[14]. Son relief est principalement constitué d'un plateau, aux terrains sablonneux, siliceux ou calcaires[14]. C'est la région la plus boisée du département, qui abrite l'essentiel des forêts de Maine-et-Loire. Ses particularismes architecturaux incluent de nombreuses églises romanes ainsi qu'un certain nombre de clochers tors.

Le Haut-Anjou occupe la partie nord du département de Maine-et-Loire et le tiers sud du département voisin de la Mayenne, dite Mayenne angevine. Il couvre les régions situées en amont des rivières Mayenne et Sarthe ainsi que leurs affluents, en faisant la région la plus drainée du département. Son relief armoricain en fait une région de crêtes et de vallées peu élevées, dont le sous-sol est constitué de schistes et de grès formant les principales matières premières de son architecture. Paysage de bocage, son histoire est lié à la chouannerie et à l’exploitation ardoisière.

Les Mauges correspondent au sud-ouest du département. C'est un pays de bocage sur des terrains anciens, composés de schistes et de granites, et sillonné de vallées encaissées, en particulier celles de l'Èvre et de la Sèvre Nantaise. Son relief plus marqué y provoque une accentuation des précipitations par rapport au reste du département[15]. Les mémoires et le patrimoine local des Mauges ont été marqués par le soulèvement vendéen et la répression qui s'est ensuivie, à partir de 1793.

Enfin, le Saumurois s'étend au sud-est du département. Situé à l'extrémité sud-ouest du Bassin parisien, il se constitue en un vaste plateau aux sols à dominante calcaire. Incluse dans le val de Loire, le fleuve creuse dans le plateau de nombreuses corniches et falaises de tuffeau et de calcaire qui ont été percés de nombreux habitats troglodytes. Le climat y est plus continental, les nuages ayant perdu une partie de leur humidité et donnant moins de précipitations sur cette partie du département[14]. Cette particularité climatique et géologique permet le développement de nombreuses pépinières (roseraies de Doué-la-Fontaine) ainsi que d'un des plus vastes vignobles du val de Loire (appellations saumur-champignysaumurcoteaux-du-layon).

La région se divise également en deux zones géologiques selon les roches emblématiques qui constituent leur identité minérale[16] : l'Anjou noir ou bleu à l'ouest (Anjou occidental, avec ses toits d'ardoises, ses maisons de schiste et son bocage, reposant sur des formations de schiste ardoisier du Massif armoricain), par opposition à l'Anjou blanc (Anjou oriental, avec ses maisons de pierres blanches et ses habitations troglodytiques, constitué de terres blanches provenant du tuffeau et des falunsdu Bassin parisien)[17].

bottom of page